Le Crowdfunding : un modèle de financement attrayant mais très peu exploité en Afrique
Créé au bout des années 2000 avec l’essor d’internet, le crowdfunding ou financement participatif est un type de financement qui consiste à faire appel au portefeuille collectif pour le financement d’un projet. L’accès au financement bancaire étant difficile surtout pour les PME, le crowdfunding représente une grande opportunité pour ces dernières.
Le processus est simple, des porteurs de projets (particuliers, associations ou entreprises) font appel au public afin de financer leurs idées, programmes ou produits. De nos jours, ces levées de fonds passent par des plateformes web. Ces dernières constituent le support permettant de mettre en relation d’un côté un investisseur et de l’autre, un projet dont la réalisation est freinée par des difficultés financières.
Cependant, il existe trois (3) types de crowdfunding qui sont :
- Le don : c’est la forme la plus ancienne de crowdfunding, il s’agit de financer un projet sans la moindre recherche de contrepartie. Cette forme s’applique le plus souvent aux projets humanitaires portés par des associations caritatives.
- Le prêt : le processus est assez semblable de celui des instituts bancaires. En effet, lorsque l’investisseur accorde un prêt pour financer un projet, celui-ci sera remboursé avec ou sans intérêts selon les modalités établies par le porteur de projet.
- Investissement participatif : il permet de financer un projet entrepreneurial à travers la souscription de titres de capital ou de créances, c’est-à-dire en devenant actionnaire ou en détenant des parts d’obligation de la société. La contrepartie sera de percevoir des dividendes sur le bénéfice de la société ou des versements de coupons.
Le crowdfunding en Afrique :
L’Afrique accuse un énorme retard en matière de financement participatif. Pour preuve, d’après une étude réalisée par la plateforme de crowdfunding Afrikstar, à peine 32,3 millions de dollars ont été levés en 2015 en Afrique, soit 0,1% du total mondial, alors qu’environ 34 milliards de dollars ont été recueillis par les plateformes Américaines et 6,5 milliards d’euros pour les start-ups Européennes.
Parmi les 32,3 millions de dollars levés, l’Afrique du Sud compte à elle seule 21 plateformes avec un montant de 30,8 millions levés, elle se positionne comme étant le pays Africain le plus en pointe dans le domaine du financement participatif, suivi de l’Égypte avec 842 000 dollars pour 5 plateformes et du Nigeria avec 314 445 dollars pour 9 plateformes.
L’Afrique détient au total 57 plateformes de crowdfunding, soit une faible moyenne de 1,05 plateforme par pays. Ce chiffre traduit un manque d’ambition des entrepreneurs Africains dans ce domaine.
Pourtant, le crowdfunding regorge d’énormes potentialités en Afrique, d’après le rapport de la Banque mondiale, le marché du crowdfunding en Afrique pourrait bien atteindre 2,5 Milliards de dollars en 2025.
A noter aussi que, dans la majorité des pays africains, les prêts bancaires destinés à l’agriculture représentent moins de 4% de l’ensemble des prêts. Alors, le crowdfunding pourrait très bien jouer un rôle capital en revalorisant le niveau d’investissement dans ce secteur, qui représente la base du développement sur le continent, et dans bien d’autres secteurs assez prometteurs.