Taxe mondiale sur les transactions financières : une première dans l’histoire
La taxe sur les transactions financières appelé « Taxe Tobin » est un concept qui tire ses origines du lendemain de la crise économique de 1929, mais a été développé en 1972 par l’économiste James Tobin, qui préconisait la taxation des transactions financières dans le but de ralentir les opérations spéculatives des investisseurs notamment leurs multiples va-et-vient journaliers.
Le lundi 05 juin, plus de 70 économistes s’étaient réunis en France, pour faire appel à la création d’une taxe internationale financière sur les transactions boursières ayant pour but principal le financement de la lutte contre la pauvreté et le réchauffement climatique. Le Sommet international pour un nouveau pacte financier mondial, qui se tiendra à Paris les 22 et 23 juin, sera pour eux l’occasion idéale pour remettre le sujet sur la table. Les pays leaders pourraient se mettre d’accord sur les paramètres d’une telle taxe, qui sera mise en place par chaque pays au niveau national, et s’engager à reverser les recettes à la lutte contre l’extrême pauvreté et contre les effets du changement climatique. Les recettes pourraient être reversées directement à des fonds multilatéraux ou transiter par les gouvernements qui s’engageraient alors à reverser l’équivalent aux institutions prédéfinies. D’autant plus que, la lutte contre les inégalités mondiales et le changement climatique est un défi majeur, que tout un chacun devrait affronter, c’est une tâche commune qui incombe à tous les pays.
De ce fait, étant donné le volume important de transactions réalisées sur les marchés financiers, appliquer une taxe à taux extrêmement faible, permettra de lever des recettes fiscales importantes sans pour autant qu’il n’y ait d’incidences sur le fonctionnement des marchés. Pour beaucoup de pays, cette taxe est devenue actuellement une source de revenus non négligeable. Elle rapporte annuellement environ 4 milliards de livres sterling au Royaume-Uni (Soit 4,6 milliards d’Euros), plus de 7 milliards d’euros à la Corée du Sud, à Hongkong ou à Taïwan, 1,5 milliard de francs suisses à la Suisse (soit 1,55 million d’Euros). En France, ses recettes avoisinent aujourd’hui les 2 milliards d’euros par an. Imaginons un seul instant combien pourrait alors rapporter cette taxe au niveau mondial ?